A quelques jours de la 11e édition du salon du dessin contemporain Drawing Now Paris qui se tiendra au Carreau du Temple du 23 au 26 mars prochain, sa fondatrice Christine Phal a vu se concrétiser un rêve de longue date avec l’inauguration, le 24 février dernier, du Drawing Lab, un centre d’art privé dédié à la promotion et la diffusion du dessin contemporain.
Frustrée de voir s’éclipser chaque année, au terme des cinq journées du salon, l’aboutissement de douze mois de travail, Christine Phal souhaitait créer un lieu pérenne voué au dessin, où s’offrirait aux artistes la possibilité d’explorer cette pratique sous toutes ses formes.
Installé au niveau inférieur du Drawing Hotel (https://www.parisartnow.com/drawing-hotel-luxe-calme-et-nouveaute/) dirigé par sa fille Karine Tissot, le Drawing Lab accueillera les créateurs au rythme de trois expositions par an.
Un comité international sélectionnera les projets présentés par des commissaires d’exposition indépendants, invitant les artistes à investir l’espace de 150 m2 en y expérimentant de nouvelles techniques et en y réalisant des œuvres innovantes, afin de proposer une lecture renouvelée du dessin contemporain.
C’est l’artiste japonais Keita Mori, sous la tutelle de Gaël Charbau, qui a été retenu pour cette première édition.
Né en 1981 à Hokkaido et vivant aujourd’hui à Paris, Keita Mori réalise de grands paysages architecturaux à l’aide d’une technique très particulière – des fils textiles tendus sur les murs et fixés au moyen d’un pistolet à colle.
Conçues sans croquis préparatoires, ses immenses compositions dessinent des perspectives complexes qui se libèrent par endroits du support pour se développer dans l’espace, comme des sculptures.
Son exposition « Strings » aborde le thème de la migration. Des vêtements, provenant d’un centre parisien pour migrants, sont éparpillés sur le sol. L’effilage de ceux-ci, dont les fils déployés dans l’espace font écho à ceux qui courent sur les murs, évoque le défilé des paysages traversés par les migrants au cours de leur voyage et suggère l’idée d’instabilité, d’état transitoire, de passage…
Une vidéo en noir et blanc présente le jeu de la ficelle ou ayatori, dans lequel chacun des deux joueurs transforme à tour de rôle les figures réalisées par l’autre en enroulant le fil autour de ses doigts, de manière à construire une sorte de dialogue muet qui rappelle les échanges gestuels qui peuvent se nouer entre des individus parlant des langues différentes.
La programmation des trois expositions suivantes est déjà définie : l’artiste brésilienne Debora Bolsoni succédera à Keita Mori de juin à septembre 2017, suivie du duo d’artistes français Pia Rondé et Fabien Saleil d’octobre 2017 à janvier 2018, puis ce sera à la Française Gaëlle Chotard de prendre possession des lieux de février à mai 2018.
Drawing Lab Paris
17, rue de Richelieu
75001 Paris
Du mardi au samedi et le premier dimanche de chaque mois, de 11h à 19h
Entrée gratuite
Keita Mori, « Strings » jusqu’au 20 mai 2017